Première rencontre entre le Premier ministre éthiopien et des chefs tigréens depuis l’accord de paix

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed lors d'un sommet de l'Union africaine à Addis Abeba le 5 février 2022 afp.com - Tony KARUMBA

Le Premier ministre éthiopien Abyi Ahmed a rencontré vendredi pour la première fois des chefs tigréens depuis un accord de paix signé en novembre, après un conflit sanglant ayant opposé le gouvernement fédéral aux rebelles de cette région du nord de l’Ethiopie, a annoncé un média d’Etat.

Les deux parties ont évalué « les actions menées jusqu’à présent sur la mise en œuvre des accords de paix de Pretoria et de Nairobi » et ont discuté des questions qui « nécessitent une plus grande attention », a indiqué l’Ethiopian Broadcasting Corporation (EBC).

La guerre a ravagé durant deux ans le Tigré.

L’accord de paix du 2 novembre à Pretoria, en Afrique du Sud, prévoit notamment un désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l’autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès et communications vers cette région coupée du monde depuis mi-2021.

Sur des photos diffusées sur la page Facebook de l’EBC, Abyi Ahmed est entouré notamment de Getachew Reda, porte-parole tigréen, ainsi que du général tigréen Tsadkan Gebre-Tensae.

La rencontre a eu à Halala Kela, dans le sud du pays.

Les combats avaient débuté en novembre 2020, quand le Premier ministre éthiopien a envoyé l’armée arrêter les dirigeants du Tigré qui contestaient son autorité depuis des mois et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires fédérales.

Depuis l’accord de Pretoria, les combats se sont arrêtés.

Le 26 décembre, une délégation du gouvernement éthiopien, en présence notamment du conseiller du Premier ministre à la sécurité nationale Redwan Hussein et de plusieurs ministres (Justice, Transports et communications, Industrie, Travail), s’est rendue à Mekele, capitale de la région du Tigré, pour une première visite officielle depuis plus de deux ans, marquant une étape majeure dans le processus de paix.

Quelques jours plus tard, le 29 décembre, la police fédérale éthiopienne a fait son entrée à Mekele, une première depuis 18 mois, notamment pour « garantir la sécurité des institutions ».

Début janvier, la compagnie aérienne Ethiopian Airlines a repris les vols commerciaux entre Addis Abeba et Mekele, une première depuis 18 mois.

– Exactions –

Malgré l’accord de paix, les rebelles continuent de dénoncer des « atrocités » commises par l’armée érythréenne et les forces de la région éthiopienne de l’Amhara, qui ont épaulé l’armée fédérale dans le conflit.

Les accès au Tigré étant restreints, il est impossible de vérifier de manière indépendante la situation sur le terrain, notamment la présence des forces érythréennes. Asmara n’a pas participé aux négociations de Pretoria.

Les Etats-Unis ont salué fin janvier un « retrait en cours » des forces érythréennes.

Le bilan précis de ce conflit jalonné d’exactions, qui s’est déroulé largement à huis clos, est inconnu.

L’envoyé de l’Union africaine pour la Corne de l’Afrique, l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, a affirmé mi-janvier dans un entretien au Financial Times que jusqu’à 600.000 personnes auraient été tuées.

Le centre de réflexion International Crisis Group et l’ONG Amnesty international l’ont décrit comme « un des plus meurtriers au monde ».

La guerre a déplacé plus de deux millions de personnes et plongé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.

LRC AVEC AFP

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