Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
La livraison d’armes par la Chine à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine serait une « ligne rouge » pour l’Union européenne, a averti lundi à Bruxelles le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, effectue actuellement une tournée européenne.
M. Borrel a expliqué avoir indiqué au chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, que « ce serait une ligne rouge ». « Il m’a dit qu’ils n’allaient pas le faire, qu’ils n’avaient pas l’intention de le faire, mais nous resterons vigilants », a-t-il déclaré à son arrivée pour une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l’UE.
Plus tôt ce lundi, le gouvernement chinois a nié envisager de fournir des armes à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine, comme l’a affirmé le secrétaire d’État américain Antony Blinken.
« Nous n’acceptons pas que les États-Unis pointent du doigt les relations entre la Chine et la Russie, et encore moins qu’ils exercent des pressions et des contraintes », a déclaré Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, accusant Washington de « propager de fausses informations ».
« Ce sont les États-Unis et non la Chine qui envoient constamment des armes sur le champ de bataille », a-t-il ajouté.
Blinken a rencontré son homologue chinois dimanche
Dimanche, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait averti que la Chine envisageait de fournir des armes à la Russie, à l’issue d’une rencontre avec son homologue chinois Wang Yi à Munich, en marge de la Conférence sur la sécurité.
« Nous avons parlé de la guerre menée par la Russie et des inquiétudes que nous avons quant au fait que la Chine envisage de fournir un soutien létal à la Russie », a-t-il dit sur CBS. Interrogé sur ce que cela impliquerait concrètement, le chef de la diplomatie américaine a répondu : « Principalement des armes ».
M. Blinken a mis en garde contre les « implications et les conséquences » pour la Chine s’il s’avérait qu’elle apporte un « soutien matériel » à la Russie dans sa guerre en Ukraine ou l’aidait à échapper aux sanctions occidentales, a indiqué le porte-parole du département d’État, Ned Price, en rendant compte de l’entretien.
La Chine appelle les États-Unis à « réfléchir »
La vice-présidente américaine, Kamala Harris, présente à Munich samedi, avait elle aussi mis en question la neutralité affichée par la Chine.
Les États-Unis sont « troublés par le fait que Pékin a approfondi ses relations avec Moscou depuis le début de la guerre », a-t-elle souligné.
« Toute démarche de la Chine visant à fournir un soutien létal à la Russie ne ferait que récompenser l’agression, poursuivre les tueries et saper davantage un ordre fondé sur des règles », a prévenu la vice-présidente.
« Nous appelons les États-Unis à réfléchir sérieusement à leurs propres actions et faire davantage pour calmer la situation, promouvoir la paix et le dialogue, cesser de rejeter la faute sur les autres et propager de fausses informations », a réagi lundi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
« La position de la Chine sur le dossier de l’Ukraine peut être résumée en une phrase, qui est d’encourager la paix et de promouvoir le dialogue », a-t-il insisté.
LRC AVEC AFP