L’ Assemblée générale de l’ONU exige le retrait « immédiat » des troupes russes d’Ukraine

L'Assemblée générale de l'ONU a voté en faveur d'un retrait des troupes russes.

« J’en appelle à vous : c’est un moment décisif pour montrer soutien, unité et solidarité », a lancé mercredi le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba à la tribune de l’ONU, au premier jour des débats. « Jamais dans l’Histoire récente la ligne entre le bien et le mal n’a été aussi claire. Un pays veut simplement survivre. L’autre veut tuer et détruire », a-t-il ajouté.

L’Ukraine et ses alliés espéraient que le texte obtiendrait au moins autant de voix qu’en octobre, quand 143 pays avaient voté pour la résolution condamnant les annexions de plusieurs territoires ukrainiens par la Russie. Si cette résolution est surtout « symbolique », note Richard Gowan, analyste à l’International Crisis Group, elle aura le mérite de souligner l’isolement de la Russie, « sapant les prétentions de Poutine de mener une grande coalition anti-Occident ». Finalement, le texte a été adopté par 141 pays, tandis que 7 ont voté contre et 32 se sont abstenus.

Comme de précédentes résolutions, toutes non contraignantes, le projet de résolution réaffirme l’« attachement » à « l’intégrité territoriale de l’Ukraine », « exige » que la Russie « retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du pays », une référence aux territoires annexés par la Russie.

Le texte co-sponsorisé par des dizaines d’États (États-Unis, Royaume-Uni, France, Turquie, Argentine, Japon…) appelle également à une « cessation des hostilités » et « souligne la nécessité de parvenir, dans les meilleurs délais, à une paix globale, juste et durable en Ukraine conformément aux principes de la Charte des Nations unies ». « Ce vote restera dans l’Histoire », a insisté l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield, appelant à rejeter les amendements « hostiles » déposés par le Bélarus.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, s’adresse à une réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies pour marquer le premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. © Mike Segar, Reuters

Parfum de Guerre froide

Ces amendements, qui réclament « l’ouverture immédiate de négociations de paix », retirent les références à l’agression russe et à la demande de retrait des forces de Moscou, et appellent les États membres à « s’abstenir d’acheminer des armes vers la zone de conflit ». Mercredi à l’ouverture de la session spéciale, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait fustigé « l’affront à notre conscience collective » que représente l’invasion de l’Ukraine.

« Les possibles conséquences de l’escalade du conflit sont un danger clair et déjà là », avait-il lancé, évoquant les « menaces implicites » de recours aux armes nucléaires et les activités militaires « irresponsables » autour des centrales nucléaires. Mais le président Vladimir Poutine a juré cette semaine de poursuivre « méthodiquement » son offensive en Ukraine, dans un discours à la rhétorique anti-occidentale rappelant la Guerre froide.

Son ambassadeur à l’ONU Vassili Nebenzia s’en est également pris aux Occidentaux. « Dans leur désir d’infliger une défaite à la Russie de toutes les manières possibles, ce n’est pas seulement l’Ukraine qu’ils peuvent sacrifier, ils sont prêts à plonger le monde entier dans les abysses de la guerre », a-t-il accusé. Cette guerre n’est pas une question « de l’Occident contre la Russie », a répondu le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. « Cette guerre illégale concerne tout le monde : le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest ».

Dans ce contexte, la Chine, qui comme l’Inde s’est généralement abstenue lors des votes à l’ONU sur l’Ukraine, a promis de rendre publique cette semaine une « solution politique » dont elle a présenté des éléments à Kiev et Moscou. Les trois résolutions liées à l’agression russe votées par l’Assemblée générale depuis un an ont recueilli entre 140 et 143 voix pour, avec cinq pays votant systématiquement contre (Russie, Bélarus, Syrie, Corée du Nord et Érythrée) et moins de 40 s’abstenant.

Une quatrième un peu différente en avril, qui a suspendu la Russie du Conseil des droits de l’Homme, avait été moins consensuelle (93 voix pour, 24 contre, 58 abstentions). Vendredi, c’est le Conseil de sécurité qui marquera l’anniversaire de l’invasion avec une réunion ministérielle en présence notamment de l’Américain Antony Blinken et de la Française Catherine Colonna.

LRC AVEC AFP

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