Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a violemment attaqué les Occidentaux dimanche 5 mars à Doha, au Qatar. Il les a accusé « d’entretenir l’instabilité politique » pour piller les richesses du pays et empêcher son développement.
Lors d’un sommet des Pays les moins avancés (PMA) sous l’égide des Nations unies (ONU) à Doha, le dirigeant centrafricain a jugé son pays « victime de visées géostratégiques liées à ses ressources naturelles. »
« La République centrafricaine (RCA) est soumise depuis son indépendance à un pillage systématique facilité par l’instabilité politique entretenue par certains pays occidentaux » et des « groupes armés terroristes dont les leaders sont des mercenaires étrangers », a-t-il dénoncé.
« Les attaques récurrentes » de ces groupes visent à « rendre le pays ingouvernable, à empêcher l’Etat d’exercer son droit de souveraineté sur les réserves naturelles et son droit légitime à l’autodétermination. »
Exactions contre la population
Après le départ du gros des troupes françaises de RCA, Moscou y a dépêché des « instructeurs militaires » en 2018. Puis des centaines de paramilitaires en 2020 à la demande de Bangui, confrontée à une rébellion menaçante. Les derniers soldats français ont quitté le pays en décembre dernier.
L’expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Centrafrique a accusé, en février, l’armée et ses alliés russes d’exactions contre la population et des élus.
L’Union européenne a ensuite annoncé de nouvelles sanctions contre le groupe paramilitaire russe Wagner pour ses « violations des droits humains » en Afrique, visant plusieurs de ses hauts responsables en Centrafrique, dont « le conseiller à la sécurité » du président, membre de Wagner, et le porte-parole du groupe dans le pays.
« Embargo injuste et illégitime sur les armes »
Au Qatar, le président a demandé pourquoi son pays, « doté d’un immense trésor géologique – l’or, les diamants, les matières premières stratégiques dont le cobalt, l’uranium, le pétrole – encore inexploité (…) demeure plus de 60 ans après l’indépendance un des pays les plus pauvres du monde ».
Il a aussi fustigé « l’embargo injuste et illégitime sur les armes à destination des forces armées centrafricaines et sur le diamant centrafricain » ainsi que « les campagnes de désinformation et de diabolisation de certains médias étrangers en vue de décourager les investisseurs ».
« Le peuple centrafricain est donc pris en otage », a-t-il martelé. Il juge les efforts de son gouvernement « compromis par les visées géostratégiques auxquels il est totalement étranger » et appelle à la levée de la suspension de l’aide des bailleurs (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque mondiale) et de l’embargo sur les armes et les diamants.
@Présidence Rca
LRC AVEC AFP