Appel entre les ministres de la Défense russe et américain après l’incident du drone (ministère russe)


Les ministres de la Défense russe et américain, Sergueï Choïgou et Lloyd Austin

Les ministres de la Défense russe et américain, Sergueï Choïgou et Lloyd Austin, se sont entretenus par téléphone mercredi «à l’initiative de la partie américaine», au lendemain de l’interception d’un drone américain au-dessus de la mer Noire par des avions russes, a indiqué Moscou. Lloyd Austin a affirmé que les Etats-Unis continueraient à voler «là où le permet le droit international». «Il incombe à la Russie de faire voler ses avions militaires de manière professionnelle et sûre», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

Le ministre russe de la Défense a, lui, affirmé que le «renforcement» des opérations d’espionnage menées par les Etats-Unis étaient l’une des causes de l’incident entre l’aviation russe et un drone américain en mer Noire. «Les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols (…) du fait de la conduite de l’opération militaire spéciale (en Ukraine), ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie», a indiqué Sergueï Choïgou, cité dans un communiqué du ministère russe de la Défense, en assurant que Moscou «réagira proportionnellement» à de futures «provocations» américaines.

La Russie veut récupérer l’épave du drone américain tombé en mer Noire

La Russie va s’efforcer de retrouver le drone américain au large de l’Ukraine, alors que les Etats-Unis prévoient de faire de même. «Je ne sais pas si on arrivera à l’atteindre ou pas, mais il faut essayer. Et on va obligatoirement s’en occuper, et j’espère bien sûr avec succès», a indiqué le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, interrogé à la télévision russe. Moscou voit dans le déploiement de ce type d’appareils une preuve d’implication directe de Washington dans le conflit en Ukraine. De son côté, le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, avait précédemment affirmé sur CNN que les Etats-Unis avaient «pris des mesures» pour récupérer leur drone.

Mardi, le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe, avait indiqué qu’un Reaper MQ-9 effectuant «des opérations de routine dans l’espace aérien international» avait été intercepté par des chasseurs Su-27 puis «percuté par un avion russe, entraînant le crash et la perte» du drone. Tout en reconnaissant que deux chasseurs sont venus intercepter le drone, la Russie affirme que ce n’est pas de leur fait que ce dernier a chuté.

Drone abattu: «les actions d’intimidation pas acceptables», selon Paris

La France a déclaré mercredi que «les actions d’intimidation (n’étaient) pas acceptables», au lendemain de la chute en mer Noire d’un drone Reaper américain attribuée par les alliés à des avions de chasse russes. «La liberté de navigation dans l’espace aérien international doit être respectée et les actions d’intimidation ne sont pas acceptables», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans une réponse à une question de l’AFP. «Nous appelons la Russie à se conformer au droit international sur ce sujet, comme sur l’ensemble de ceux dont elle s’est écartée».

Kiev accuse Poutine de vouloir «étendre» le conflit

L’Ukraine a accusé mercredi la Russie de chercher à «étendre» la guerre en Ukraine à d’autres parties, après cet incident. «L’incident avec le drone américain MQ-9 Reaper provoqué par la Russie en mer Noire est un signal de Poutine qu’il est prêt à étendre la zone du conflit et à y impliquer d’autres parties», a déclaré sur Twitter le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien Oleksiï Danilov.

Prigojine dit que les Russes doivent avoir le droit de critiquer les chefs militaires

Le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, a estimé mercredi que les Russes doivent avoir le droit de critiquer les responsables militaires de l’offensive en Ukraine, qu’il critique lui-même souvent, et ce malgré l’introduction d’une nouvelle législation répressive. Les députés russes ont voté mardi un texte punissant de lourdes peines de prison le fait de «discréditer» les groupes armés comme Wagner, mesure déjà en vigueur concernant l’armée russe et utilisée pour écraser les voix dissidentes.

«J’estime que la loi sur la “discréditation” ne doit pas s’étendre au commandement, c’est-à-dire à moi-même, au ministre de la Défense et aux autres responsables qui font ou peuvent faire des erreurs lors de l’opération militaire spéciale (en Ukraine)», a indiqué Evguéni Prigojine. «À leur sujet, il faut pouvoir dire ce que la société estime indispensable. Seul le soldat est sacré. Il ne faut pas toucher le soldat», a-t-il ajouté, cité par son service de presse sur Telegram.

LRC AVEC AFP

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s