Une session de questions au gouvernement (QAG) dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, à Paris, le 19 juillet 2022. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)
Pour la huitième fois depuis janvier, les opposants à la très contestée réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron se mobilisent ce mercredi en France. En parallèle, les parlementaires sont parvenus à un accord mercredi en commission mixte paritaire (CMP), sur une version commune du projet de réforme des retraites.
Cette journée peut être décisive pour le vote des députés. Après les manifestations record du 7 mars, et une journée de mobilisation moins suivie samedi, l’intersyndicale veut donc, avec cette huitième journée d’action, peser une dernière fois. Car la majorité n’est pas acquise au gouvernement.
Le gouvernement « plus que jamais » en quête d’une majorité
Le gouvernement cherche « plus que jamais » à obtenir le soutien d’une « majorité naturelle » pour sa réforme des retraites, a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, précisant qu’un éventuel recours au 49.3 pour adopter le texte n’avait pas été évoqué en Conseil des ministres.
Sept députés et sept sénateurs étaient réunis en huis clos pour chercher un compromis sur le projet de réforme des retraites, et notamment sur l’épineuse question des carrières longues. Un accord en commission mixte paritaire (CMP) indispensable pour un vote final, jeudi à l’Assemblée nationale, a été trouvé.
Cet accord, obtenu par 10 voix contre 4, était attendu : la commission mixte paritaire réunissant 7 députés et 7 sénateurs étant composée majoritairement de parlementaires favorable au recul de l’âge légal de 62 à 64 ans.
Grève des éboueurs et coupure d’électricité au fort de Brégançon
Comme depuis le 19 janvier, des centaines de milliers de Français étaient dans les rues pour dire leur refus de cette réforme, dont la mesure phare, le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, cristallise la colère. Quelque 450 000 personnes manifestaient mercredi à Paris, a annoncé la CGT à l’AFP. C’est davantage que lors de la dernière journée de mobilisation samedi (300 000) mais moins que la journée record du 7 mars (700 000).
En dehors des manifestations, les grèves reconductibles continuent dans plusieurs secteurs clés : transports, énergie, ramassage des déchets… Sur la question des poubelles, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a rejeté sur la maire de Paris, Anne Hidalgo, la « responsabilité politique » de trouver une issue à la grève des éboueurs, l’accusant d’« imposer » aux Parisiens l’accumulation des poubelles dans les rues de la capitale.
Les secteurs de l’électricité et du gaz sont mobilisés. La direction d’EDF a fait état de 22,45% de grévistes à la mi-journée, contre 41,5% le 7 mars. Dans le Var, la fédération CGT Mines-Energie affirme avoir coupé le courant de 43 000 personnes dépendant d’un transformateur de la commune de Six-Fours, et « privé de courant des élus de la République », « voire résilié » leurs abonnements « dans leur permanence ou à leur domicile ». Le fort de Brégançon, résidence officielle de la présidence de la République, a également été touché, selon la CFE-CGC Energie Côte d’Azur. Enedis a dénoncé auprès de l’AFP des « actes de malveillance » et précisé qu’elle portait « systématiquement » plainte.
Plusieurs raffineries sont toujours en grève mercredi : « Dans celles de Donges, La Mède et Fos, le mouvement est reconduit avec arrêt des expéditions », a indiqué à l’AFP Eric Sellini, coordonnateur CGT pour le secteur.
À la SNCF, le trafic reste perturbé avec notamment trois TGV Inoui et Ouigo sur cinq, un Intercités sur trois, aucun train de nuit et deux TER sur cinq en moyenne nationale et des difficultés en Île-de-France. Le 7 mars, 80% des TGV avaient été annulés. La RATP prévoit un trafic légèrement perturbé dans le métro parisien et très perturbé dans le RER, globalement meilleur que lors des premiers jours de grèves.
LRC AVEC AFP